Dans un article paru le mois dernier sur le site Web Design Ledger, on établit un lien causal entre la réduction de la capacité d’attention des internautes et la nécessité d’augmenter la vitesse de chargement des sites web.
« La réduction de la capacité d'attention est l'une des plus grandes menaces pour votre site web. »
Sans vouloir critiquer le bien-fondé d’une telle affirmation, il n’en demeure pas moins que la lenteur d’un site web a des conséquences vérifiables sur les comportements des visiteurs. Selon différentes sources d’analyse, on constate notamment que :
- 40% des visiteurs abandonneraient un site web qui prend plus que 3 secondes à se charger;
- Une réduction du temps de chargement de 8 à 2 secondes augmenterait le taux de conversion des visiteurs de 74%;
- Google utiliserait maintenant le temps de chargement d’un site web comme l’un des éléments contribuant à son classement dans les résultats de son moteur recherche.
Les facteurs qui font en sorte qu’une page web se charge plus ou moins rapidement sont très nombreux. Un premier élément à examiner, dont Google se sert pour mesurer la vitesse des sites web, est le TTFB ou time to first byte, qu’on pourrait traduire par « temps de chargement du premier octet ».
Qu’est-ce que le TTFB
Lorsqu’on appelle une page web dans notre navigateur, les actions suivantes sont d’abord exécutées :
- Le nom de domaine est traduit dans une adresse IP chiffrée, identifiant l’adresse du serveur web. Cette traduction se fait grâce à des services de noms de domaine (DNS), des « annuaires », répartis un peu partout sur internet.
- Une fois l’adresse IP du serveur connue, votre navigateur web établit une connexion avec ce serveur.
- Une fois la connexion établie et confirmée par le serveur web, ce dernier commence à préparer sa réponse à votre requête. Il construit la page demandée.
- Dès qu’il est prêt, le serveur commence à envoyer à votre ordinateur sa réponse, le contenu de la page demandée. Cette réponse est répartie dans une suite de plusieurs « paquets » de données qui sont acheminés à votre ordinateur par internet. Le nombre de ces paquets sera déterminé par la quantité d’information contenue dans la page web demandée. C’est lorsque votre ordinateur reçoit le premier de ces paquets que le TTFB est enregistré.
La vitesse cible idéale du TTFB serait de 400 millisecondes au maximum. Un serveur devrait donc être en mesure d’envoyer le premier des paquets de données à votre navigateur en un peu moins d’une demi seconde. Comme il s’agit du début de la réception des paquets de données, il en résulte qu’une lenteur à ce niveau aura évidemment des conséquences sur la suite du chargement du site.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à faire varier la vitesse du TTFB : le lieu géographique du serveur web, sa configuration technique, le niveau de sollicitation du processeur principal du serveur, le nombre de connexions concurrentes, etc.
Chez Percumédia, nous faisons en sorte que le TTFB des sites web que nous développons et hébergeons se situe sous la barre des 400ms. Les tests nous révèlent d’ailleurs que c’est le cas dans plus de 90% des cas.
Accélérer la transmission
Pour parvenir à ce résultat, nous avons pris quelques mesures visant à optimiser la réponse de notre serveur aux requêtes venant des navigateurs web. L’une d’entre elles a consisté en l’installation d’un reverse proxy cache qu’on appelle aussi un accélérateur web. Il s’agit d’un serveur virtuel situé entre l’ordinateur du visiteur et le serveur web, sur lequel sont temporairement stockés en cache les fichiers les plus souvent demandés, libérant ainsi une partie des tâches du serveur web.
En résumé, on pourrait dire que le reverse proxy cache est un serveur additionnel, dont la seule fonction est de gérer le trafic entrant et sortant, et de garder dans sa mémoire les fichiers les plus souvent demandés de manière à les servir plus rapidement.
L’utilisation d’un reverse proxy cache permet ainsi de traiter un plus grand nombre de connexions concurrentes tout en accélérant la vitesse de transmission des pages web.
Une autre mesure d’accélération en présence concerne cette fois plus spécifiquement les sites que Percumédia développe.
Comme vous le savez, nous utilisons Drupal comme plateforme de développement de tous nos sites web. Lorsqu’une page web est demandée par un visiteur, Drupal doit la construire en ayant recours à plusieurs fichiers et en interagissant plusieurs fois avec une base de données qui contient tous les contenus du site web ainsi qu’une partie des instructions pour l’affichage de ces derniers.
Afin d’accélérer le processus de livraison de ces pages, Drupal les met en cache pour ne pas avoir à les reconstruire à chaque requête. Ce n’est que lorsque du contenu est modifié ou ajouté que Drupal reconstruit la page mise en cache. Comme ce processus fait en sorte que les pages web sont déjà toutes prêtes à être envoyées, ceci à un effet très significatif sur leur vitesse de transmission.
Dans un prochain article, nous examinerons d’autres mesures permettant d’accélérer l’affichage des pages de vos sites web, dont certaines que vous pouvez prendre vous-mêmes avant d’entrer du nouveau contenu dans votre site web.
À la prochaine!